Strasbourg, France

Festival des possibles : vers quelle démocratie ?




Hier, a eu lieu la présentation de la 2ᵉ saison du Festival des possibles. Les écologistes ont eu l'idée coûteuse d'organiser chaque année un évènement autour de la participation citoyenne. 

Sous leur mandature, ils ont supprimé le CPC (Conseil de la Participation Citoyenne), instance démocratique, trop gênante pour la municipalité écolo. À la lecture de la délibération du 24 juin 2019, on comprend peut-être mieux. Il fallait déconstruire le Pacte pour la démocratie pour mieux pouvoir contrôler la parole des habitants.

Le Conseil peut soumettre des propositions de décisions au Conseil municipal, au Maire ou le cas échéant aux autres autorités administratives compétentes. Dans ce cas, ces propositions sont adoptées par l’ensemble des participants-es présents-es du Conseil

Le principe et l’objectif est de décider autant que possible de ces propositions par consensus.

A défaut, en fonction notamment du nombre de personnes présentes au Conseil, du temps imparti et des sujets à arbitrer, celles-ci seront prises dans l’ordre de priorité suivant : par consentement, par vote ou par arbitrage du Maire en dernier recours. D’autres méthodes pourront être expérimentées. Dans les mêmes conditions, le conseil peut agir par voie de « recommandations » ou de conseils (méthodologie, accompagnement …) auprès des autres instances de participation citoyennes, existantes ou à créer.

Hier, après la présentation de Carole Zilienski du festival des possibles, je suis intervenue.

Je lui ai rappelé que j'étais aussi blogueuse et que je ne recevais aucun financement de la municipalité pour mes publications (contrairement à Pokaa) et que j'écrirai un article.

J'ai comparé le festival des possibles au Conseil tenu par les rats de la fable de la Fontaine. 

Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne ;
Est-il besoin d'exécuter,
L'on ne rencontre plus personne.




Le citoyen réfléchit, propose.. mais les actions se font qu'attendre. 

La municipalité organise le Festival des possibles dans le but de favoriser les rencontres entre habitants et de promouvoir la participation citoyenne. Cet événement soulève néanmoins des questions quant à son coût et à l'efficacité réelle de la participation citoyenne depuis le début de la mandature actuelle, marquée par une orientation écologiste

L'année dernière, un agora a été mis en place lors de cet événement. Quels enseignements la ville en a-t-elle tirés ? Il est regrettable qu'aucun compte rendu de ces échanges n'ait été publié. 

Une question importante à aborder est la place des associations dans cet événement. Il existe déjà une journée qui leur est destinée  : le Village des Associations ? Combien d'associations y participent-elles ? Sont-elles toutes subventionnées ?

Ne fraudait-il pas rappeler que des sujets sont tabous. À ce sujet, je rappelle que l'atelier du quartier Grande-Ile Finkwiller a été boycotté par la municipalité. J'avais tenu un stand, les élus n'étaient pas venus. Cela m'amène à questionner les critères selon lesquels certains thèmes sont sélectionnés pour une discussion ouverte et constructive avec les élus, et d'autres sont écartés, révélant une nécessité de définir clairement les sujets méritant une attention bienveillante et un engagement sérieux de la part des responsables municipaux.

La municipalité avait exprimé sa satisfaction concernant l'affluence au festival, annonçant fièrement la participation de 1 800 personnes. Toutefois, cette annonce avait suscité des interrogations parmi l'audience, notamment de la part d'une citoyenne, Yamina Grosjean. Celle-ci avait remis en question la méthode employée pour comptabiliser les participants et suggéré l'introduction d'un système d'inscription préalable. 

Je compte participer de nouveau au Festival des Possibles, cette fois-ci en y présentant une pétition intitulée "Droit à la réglementation municipale". Je n'ai pas d'illusions quant au résultat de cette initiative. Pour que le sujet soit considéré et discuté au sein du conseil municipal, il faut recueillir 1 400 signatures, ce qui représente un véritable défi.

Deux personnes m'ont même fait part de leurs difficultés à signer la pétition ! 

Néanmoins, même si la tâche semble ardue, j'estime qu'il est essentiel de tenter ma chance. Au moins, je pourrai dire que j'ai fait de mon mieux pour porter cette cause importante à l'attention des décideurs locaux. 

À lire sur ce blog : 

Participation Citoyenne, une illusion perdue ?

Strasbourg : La participation citoyenne est-elle sous tutelle ?


Remarques de Tomate Joyeuse : 

N'hésitez pas à consulter les autres articles concernant Strasbourg sur mon blog.

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